samedi 29 avril 2017

La milonga de la Uni vendredi prochain [à l'affiche]


Comme tous les premiers vendredis du mois, ce 5 mai 2017, le CETBA vous propose sa traditionnelle Milonga de la Uni, organisée par les élèves de ce centre de formation à la culture du tango.

Comme d'habitude, tombola, buffet bon marché, musiciens en chair et en os et cours avant le bal, pour débutants et intermédiaires.

L'entrée est libre. Les organisateurs proposent une contribution minimum de 30 $ ARG, la recette étant reversée à une œuvre solidaire.

mercredi 26 avril 2017

Retour à la normale pour Página/12 : conférence de Abuelas en une [Actu]


L'association des Grands-Mères de la Place de Mai, Abuelas de Plaza de Mayo, a donné hier sa traditionnelle conférence de presse à l'occasion de la nouvelle identification d'un enfant volé à ses parents à sa naissance, par le régime dictatorial de 1976-1983.

Página/12, le quotidien qui a toujours soutenu l'action des Grands-Mères, leur a consacré ce matin une nouvelle fois sa une, comme elle le fait systématiquement à chaque nouveau succès de l'association.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui est le seul quotidien national argentin à rendre compte de l'événement aujourd'hui sur son site Internet.

Le Salon du Livre de Buenos Aires ouvre ses portes demain [à l'affiche]


Demain, 27 avril 2017, la 43e Feria del Libro ouvrira ses portes au grand public à Palermo, au parc des expositions de La Rural, dans le nord de Buenos Aires.

Depuis trois jours, l'événement est réservé aux professionnels.

Demain, commencent dix-neufs jours d'un salon tous azimuts.

C'est la Feria del Libro qui a droit à la photo de une ce matin

Pour aller plus loin :
consulter le site Internet de la manifestation et sa page Facebook.

lundi 24 avril 2017

Le premier tour français vu du Río de la Plata [Actu]

La une la plus spectaculaire de toutes, avec le jeu de mots habituel dans cette rédaction
"Macron fait le voyage en première, Le Pen en seconde".

Le premier tour de l'élection présidentielle française a retenu l'attention de quelques titres nationaux à Buenos Aires et à Montevideo. Deux quotidiens, Página/12 et La Nación, mettent en une les deux candidats arrivés au second tour avec la surprise qui touche presque tous les observateurs à l'étranger : qui est Emmanuel Macron (et les réponses sont parfois surprenantes) et que risquent la France, l'Europe et le monde occidental avec une personnalité comme Marine Le Pen, rangée partout à l'extrême-droite et souvent traitée de xénophobe et de raciste.

Je vous laisse chercher l'encadré concernant la situation française ?
Cliquez sur l'image pour une haute résolution, ce sera plus facile !

Clarín, le tabloide argentin, se contentait ce matin d'un encadré en noir et blanc qui passe inaperçu sur la une. Un peu plus tard cependant, son site Internet offre un article beaucoup plus fouillé, bâti sur les résultats définitifs.

L'excellent résumé de la situation réalisé par Clarín cet après-midi (ce matin pour Buenos Aires)

La presse uruguayenne, quant à elle, se montre assez indifférente au séisme politique ressenti en France et par voie de conséquence dans l'Union Européenne. Non que les Uruguayens nous tournent le dos mais on enterrait hier un petit garçon de huit ans, victime d'un assassin qui l'a tué après l'avoir violé. L'émotion populaire est donc concentrée sur cet éprouvant fait divers. Les résultats de notre premier tour apparaissent par conséquent dans de discrètes manchettes, placées en périphérie de la maquette.

La Nación a placé l'info en une, tout en haut, juste sous le titre,
mais la photo, c'est pour Lionel Messi
Le gros titre précise que le front républicain s'est formé en France
et que Macron a gagné
Quelle drôle de façon de présenter un premier tour
dans un pays qui pratique l'élection uninominale à deux tours !
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Dans l'ensemble, les quotidiens argentins et uruguayens ont nourri leur une et leurs analyses avec les chiffres des sondages en sortie des urnes, dimanche, à 20h (1), malgré le décalage horaire qui aurait dû leur permettre d'attendre un peu dans la soirée, même s'il est vrai que le ministère de l'Intérieur français n'a communiqué les chiffres définitifs que très tard ce matin lundi (heure de Paris). La plupart des journaux consacrent plusieurs articles et entrefilets à l'événement.

Dans El País, l'encadré est plus voyant qu'ailleurs !
Cliquez sur l'image pour une très haute résolution


Pour aller plus loin :
Argentine :
lire l'article de Página/12 (aucun des deux candidats n'est à son goût, Página/12 avait le cœur qui penchait vers Mélenchon)
lire l'article de Clarín (avec les chiffres définitifs)
Uruguay :
A Buenos Aires, La Prensa n'a pas traité de la question sur son site Internet.

Ajout du jour même, en début de soirée (heure de Paris) :
La Prensa a fini par publier un article.



(1) La plupart du temps, ils reprennent les données délivrées par les médias de service public, Radio France et France Télévision, tandis que TF1 a diffusé des chiffres beaucoup plus angoissants pour ses téléspectateurs, en présentant à la clôture du scrutin les deux premiers candidats à stricte égalité.

dimanche 23 avril 2017

Abuelas fête la 122ème identification [Actu]

L'homme de 40 ans qui retrouve aujourd'hui son identité de naissance est le fils d'un couple de montoneros, ces révolutionnaires péronistes qui menèrent la lutte, souvent armée, contre la dictature de putschistes de 1976, laquelle se justifiait elle-même comme une défense de l'Argentine contre ces mouvements radicalisés.

Elle, Iris Nélida García Soler, était mendocine. Le père s'appelait Enrique Bustamante (il appartenait donc probablement à une famille qui avait joué un grand rôle à l'époque révolutionnaire du début du 19ème siècle). La jeune femme était enceinte de trois mois lorsque le couple fut arrêté hors de toute procédure légale et conduit dans un centre clandestin de détention et de torture. Des témoins survivants se souviennent de les y avoir vus. Elle a accouché en juillet 1977 d'un petit garçon qui lui fut aussitôt retiré, comme ce fut si souvent le cas dans ces circonstances. Les deux jeunes gens ont disparu à la suite de leur arrestaztion et on n'a toujours pas connaissance de ce qui leur est advenu.

Leur fils est lui-même père de deux enfants et vit en dehors de Buenos Aires. Ce sont les seules informations données par l'association Abuelas de Plaza de Mayo qui a seulement ajouté qu'il était en train de prendre contact avec sa famille biologique. Une tante, proche de l'association, a exprimé sa joie immense à l'annonce de la nouvelle.

Il est probable que Abuelas de Plaza de Mayo donnera son habituelle conférence de presse dans la journée de demain, lundi.

Página/12 est le seul quotidien ce dimanche à faire écho à la nouvelle. Le reste de l'actualité argentine est dominée par les incidents violents qui se sont passés dans la province de Santa Cruz où la gouverneure, Alicia Kirchner, sœur de l'ancien président, feu Néstor Kirchner, est en difficulté économique depuis de nombreux mois et se verrait refuser l'aide fédérale à laquelle la province a pourtant droit comme n'importe quelle autre.
Il faut noter que les ambassades d'Argentine en France et dans d'autres pays d'Europe continuent la campagne de sensibilisation, lancée sous la mandat précédent, sur le thème des enfants volés et reçoivent les personnes, nées à l'époque de la dictature militaire de 1976-1983, et qui auraient des doutes sur leur origine biologique.

samedi 22 avril 2017

Horacio González élu Ciudadano Ilustre de Buenos Aires [Actu]

Horacio González à gauche (cheveux longs et moustache blanche) et Carlos Tomada (lunettes et complet noir)
Photo Joaquín Salguero
Sur l'initiative de l'ancien ministre du travail kirchneriste Carlos Tomada, aujourd'hui législateur à la Legislatura Porteña, l'assemblée unique de la Ville Autonome de Buenos Aires, le sociologue kirchneriste Horacio González, ancien directeur de la Biblioteca Nacional pendant les douze ans de gouvernement Néstor puis Cristina Kirchner, vient d'être élu Ciudadano Ilustre de la Ville.

Un beau signe puisque la Legislatura soutient le gouvernement libéral en place à la tête de la capitale fédérale argentine.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, le seul quotidien national à s'en faire l'écho.

jeudi 20 avril 2017

Du tango pur, chez Jacqueline, samedi soir [à l'affiche]


La chanteuse Jacqueline Sigaut invite chez elle son confrère, Hugo Araujo, ce samedi soir, 22 avril 2017, à 21h30, pour une soirée consacrée entièrement au répertoire du tango.

Ils seront accompagnés par le guitariste Leonardo Andersen.

Et comme d'habitude, les conditions de réservation sont indiqués sur le visuel Web.

mercredi 19 avril 2017

Cucuza reprend Menesunda [à l'affiche]


Vendredi prochain, le 21 avril 2017, à 21h30, au Galpón B, rue Cochabamba, Cucuza Castiello reprend son tour de chant tanguero en hommage au rock nacional argentin, intitulé Menesunda, un clin d'œil à un disque historique du regretté Luis Alberto Spinetta. Sur l'affiche, toutefois, ce mois-ci, c'est le visage du Maestro Osvaldo Pugliese, le compositeur de La Yumba et de Recuerdo, qui a été détouré pour illustrer la fausse jaquette de CD...

Pour l'occasion, Cucuza sera accompagné par son trio inestable, composé de son fils, Mateo Castiello à la guitare, de Sebastián Zasali au bandonéon et de Noelia Moncada au piano.

Il a invité comme d'habitude une pléiade d'autres artistes, parmi lesquels on repérera facilement le chanteur Walter Laborde, dit El Chino, qui vient de faire l'avant-première de son prochain disque, enregistré avec Diego Dipi Kvito...

Vendredis chanteuses au Café Vinilo [à l'affiche]


Vendredi prochain, 21 avril 2017, à 21h30, au Café Vinilo, Gorriti 3780, le bandonéoniste Julio Pane invite la chanteuse Jacqueline Sigaut à partager sa soirée musicale à Palermo.

La semaine prochaine, vendredi 28 avril, ce sera une autre artiste, María José Mentana.

Joli programme dans un cas comme dans l'autre !

Entrée : 150 $ ARG (comptez en sus les consommations)

Pour en savoir plus sur ces artistes, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

mardi 18 avril 2017

Quand La Nación salue l'esprit de révolte de la poésie tanguera [à l'affiche]

De gauche à droite : Alejandro Guyot, Pablo Bernaba et Agustín Guerrero
photo Hernán Zenteno

Aujourd'hui, La Nación, journal emblématique de la très bonne bourgeoisie argentine cultivée, rend compte du retour dans le tango contemporain de l'esprit de révolte et de rébellion qui a marqué la grande époque du répertoire poétique, avec des poètes comme Discépolo, Flores ou Expósito, pour ne citer que ces trois-là...

Article sur trois artistes, le poète et chanteur Alejandro Guyot, le pianiste et compositeur Agustín Guerrero et le bandonéoniste et compositeur Pablo Bernaba, du Quinteto Negro La Boca. Le quotidien dresse la liste des concerts et spectacles que ces artistes du tango underground donnent ces jours-ci dans des institutions portègnes aussi diverses que le très officiel CCK ou la tanguería coopérative Club Atlético Fernández Fierro (CAFF).

L'article est signé par le critique tanguero de la rédaction, Gabriel Plaza, excellent DJ de milonga par ailleurs, et qui réussit à citer dans son long artiste notre regretté Alorsa et sa chanson Ezeiza, où il parle des Argentins partis vivre en Europe pour fuir la crise économique de 2001...

On en redemande ! Avant le changement de majorité, on ne pouvait trouver ce type d'article que dans les pages de Página/12.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación, suivi d'un entrefilet constitué par une petite anthologie de textes de tango engagé (1).



(1) En version bilingue, j'ai publié en mai 2010 un ouvrage qui rassemble un grand nombre de ces tangos à texte, socialement et politiquement signifiants, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, aux Editions du Jasmin. Ezeiza est quant à elle publiée et traduite dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango (Tarabuste Editions).

La tension monte dans le secteur culturel [Actu]


Depuis une semaine, le torchon brûle entre le monde du cinéma et le gouvernement argentin. Le ministre de la Culture, Pablo Avelluto, a en effet exigé et obtenu la démission du président de l'INCAA, l'Institut National du Cinéma et des Arts Audiovisuels, Alejandro Cacetta, qu'il avait lui-même nommé en décembre 2015, en remplacement de son prédécesseur qui était kirchneriste (comme tous les responsables de tout le secteur public national). La justification de ce départ brutal est la lutte contre la corruption (1), à laquelle ce cinéaste aurait fait obstacle au sein de l'institution (2) mais les deux hommes ne s'entendaient plus depuis plusieurs semaines, d'après ce que l'on entend dire.

Comme divers directeurs dans le secteur public du cinéma ont eux aussi fait l'objet d'un limogeage hier, qu'il y a eu des révocations au sein de Radio Nacional (qui dépend d'un autre ministre, Hernán Lombardi) et que le contentieux salarial entre les syndicats d'enseignants et divers gouvernements (au niveau national et dans plusieurs provinces) reste sans solution satisfaisante depuis le début du mois de mars, c'est tout le secteur culturel, intellectuels et artistes, qui remue dans les brancards alors que la campagne électorale des législatives de mi-mandat se profile à l'horizon. Ici, les candidats qui se déclarent, ailleurs des alliances inédites qui se nouent (3)...

Hier, une foule d'hommes et de femmes du cinéma se sont donné rendez-vous devant le siège de l'INCAA pour manifester leur inquiétude pour la pérennité de la politique de subvention publique au secteur, des subventions dont tout cinéma national a besoin pour se développer. Or il se trouve que le cinéma argentin, qui fut somptueux dans les années 1940, est en train de renaître de ses cendres depuis plusieurs années et qu'il récolte même des récompenses internationales en Amérique comme en Europe.

Aujourd'hui, commence à Buenos Aires le festival du cinéma indépendant, le BAFICI, un des grands rendez-vous annuels de la profession et du public. Tout le secteur est donc mobilisé.

Pablo Avelluto a affirmé que les dispositifs de financement public du cinéma ne sont en aucun cas en danger, que tout sera maintenu en l'état.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, le seul quotidien national à avoir mis ce sujet à sa une ce matin (le seul dans l'opposition)

Ajout du 20 avril 2017 :
lire l'article de La Nación sur l'ouverture très politisée du BAFICI
lire l'article de Página/12, qui fait à nouveau sa une avec l'inauguration mouvementée du festival.

Ajout du 21 avril 2017 : le ministre a reçu les représentants du secteur cinématographique et leur a promis le maintien de la politique de subvention publique à la création.
lire l'article de Página/12

Ajout du 23 avril 2017 :
lire l'article de Página/12 sur le durcissement du mouvement d'opposition au ministre. Deux assemblées contestataires se sont mises à fonctionner et exigent la démission de Pablo Avelluto. Mais seul Página/12 s'en fait l'écho ce matin, ce qui pourrait signifier qu'elles ne sont pas [encore] représentatives de toute la profession.

Ajout du 27 avril 2017 :
le grand cinéaste argentin Juan José Campanella regrette l'éviction de Alejandro Gacetta de l'INCAA. Il y vit une première grave erreur du gouvernement vis-à-vis du secteur culturel et accorde une interview à Página/12 (édition de ce jour).



(1) La lutte contre la corruption est un grand thème de la politique de l'actuel gouvernement argentin qui veut nettoyer les écuries d'Augias et mettre le pays en ordre de marche compatible avec les standards des démocraties de l'hémisphère nord.
(2) Il a même fait l'objet d'accusations sans preuve : un animateur de la télévision, que l'on soupçonne de servir la soupe au pouvoir en place, a tenté de le faire passer lui-même pour un corrompu, en direct, à l'antenne. Alejandro Cacetta s'est défendu dès le lendemain. Des personnalités du secteur sont venues à la rescousse et lundi, le ministre l'a publiquement dédouané sur ce plan.
(3) Comme celle qui fait son apparition dans la Province de San Luis entre la grande famille patricienne locale des Rodríguez Saá, qui tiennent depuis des décennies le gouvernorat et la majorité provinciaux, et l'ex-présidente Cristina de Kirchner, elle-même en pleine tourmente judiciaire sous de nombreux chefs d'inculpation de fraude, abus de biens sociaux, corruption et malversations en bande organisée (avec ses enfants).

Macri et les Panama Papers : l'affaire change de nature [Actu]


Il y a un an, quand éclatait le scandale des Panama Papers dans lequel Mauricio Macri et son père, l'homme d'affaires Franco Macri, se trouvaient impliqués pour différentes sociétés faisant apparaître leur nom dans les archives du cabinet d'avocats visé par le Consortium international de journalistes d'enquête, un député portait plainte devant la justice contre le président argentin pour blanchiment d'argent mal acquis. L'instruction s'est enclenché très rapidement, beaucoup plus vite que ce n'aurait été le cas lorsque le chef d'Etat était impliqué pendant le mandat de Cristina Kirchner.

Néanmoins, hier, le juge d'instruction, Sebastián Casanello, a émis un arrêt de non-lieu par lequel il se déclare incompétent, puisqu'il n'a pas pu constaté de délit de ce type parmi les éléments étudiés. Mais les recherches ne s'arrêtent pas là pour autant. Le dossier va être transmis à la justice financière car il est plus que vraisemblables que ces comptes off-shore contreviennent aux lois fiscales, qu'il s'agisse évasion fiscale ou d'autres types de fraude. De la délinquance en col blanc, plutôt habituelle dans des pays aux économies très instables où les hommes d'affaires tâchent de protéger leurs arrières.

Página/12 soupçonne que le juge se couche devant le pouvoir. Les autres quotidiens nationaux se contentent de rapporter les faits, sans triomphalisme...

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (hostile)
lire l'article de Clarín

Ajout du 22 avril 2017 : le procureur initiateur du dossier a fait appel du non lieu du juge Casanello.
lire l'article de Página/12 (qui se frotte les mains)
lire l'article de La Nación (le titre est beaucoup plus neutre de sorte que la nouvelle passe presque inaperçue)

lundi 17 avril 2017

Première visite officielle d'un chef d'Etat suisse en Argentine [Actu]

La Présidente suisse le 7 décembre 2016, le jour de son élection

Madame Doris Leuthard, la Présidente de la Confédération helvétique élue pour un an à la tête du Conseil fédéral, et détentrice du ministère (département) de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (le DETEC), entame aujourd'hui une visite officielle en Argentine avec une délégation de chefs d'entreprises. C'est la première fois qu'un chef d'Etat suisse pose cet acte diplomatique entre le pays alpin et le Cône Bleu...

Le gouvernement argentin espère que cette visite apportera des investissements étrangers au pays qui en a bien besoin pour relancer son économie après la longue période de protectionnisme sévère imposé par les gouvernements kirchneristes successifs. Mauricio Macri ne s'est guère épargné pour donner aux investisseurs étrangers l'envie de venir dans son pays mais il n'a pas rencontré le succès escompté, tant l'image du pays est abîmée par son instabilité légendaire tout au long du XXème siècle. On espère la signature de plusieurs contrats de coopération bilatérale, et pas dans le domaine du chocolat...

Doris Leuthard est juriste de formation, elle a fait ses études à Zurich. C'est la deuxième fois qu'elle préside son pays (sa première présidence date de 2010, l'année du bicentenaire de l'abolition de la vice-royauté en Argentine). Sur le plan politique, elle est chrétienne-démocrate. Elle devrait pouvoir s'entendre assez facilement avec l'actuel chef d'Etat argentin, qui est certes plus libéral qu'elle sur le plan économique mais se veut fidèle aux valeurs traditionnellement attachées au christianisme.
En Suisse, le très discret président de la Confédération est élu en décembre pour l'année civile suivante, parmi les sept conseillers du Conseil fédéral, Exécutif à sept départements de cet Etat fédéral dont la forme actuelle remonte à 1848.

Il est à noter qu'en français, c'est un journal suisse, La Gazette de Lausanne, qui sut donner à ses lecteurs les meilleures informations sur la guerre d'indépendance sud-américaine et en particulier sur les faits et gestes du Général San Martín, dont l'Argentine fête cette année le bicentenaire du plus grand exploit militaire, la Traversée des Andes, pour la libération du Chili (1).

Pour aller plus loin :
lire la notice biographique officielle de Doris Leuthard sur le site du Gouvernement helvétique.
Le grand quotidien romand Le Temps n'en parle pas encore aujourd'hui.

Ajout du 19 avril 2017 :
lire l'article de La Prensa sur la rencontre entre les deux chefs d'Etat à la Casa Rosada
lire le communiqué officiel de la Présidence argentine
lire le communiqué officiel de la Présidence du Conseil fédéral (en français)

Ajout du 20 avril 2017 :
lire l'article de La Prensa sur le forum économique helvético-argentin, présidé par Doris Leuthard et Susana Malcorra, la ministre des Affaires étrangères.

Conférence de presse bilatérale du 18 avril 2017
dans le salon d'honneur de la Casa Rosada
Photo Présidence argentine
Cliquez sur l'image pour une très haute résolution


(1) Les articles publiés dans la Gazette de Lausanne, entre juin 1817 et avril 1824, ont été repris en intégralité dans l'une des deux annexes de mon anthologie de documents historiques San Martín par lui-même et par ses contemporains, que j'ai publiée en mai 2014 en France aux Editions du Jasmin (à commander en librairie - livraison rapide dans la zone Schengen). La presse suisse bénéficiait en effet d'une grande liberté d'expression, après l'annexion de la Suisse romande à l'Empire français. Elle pouvait donc relayer mieux que la presse parisiennes les informations qui arrivaient à Londres. La presse française, notamment Le Journal des Débats, devait quant à elle supporter la censure de la Restauration des Bourbons, proches de l'Espagne de Fernando VII.

Luis Longhi en chanteur de tango sur le retour [à l'affiche]

On y croirait !
La légende du ruban  dit : "Le meilleur chanteur de tango de sa génération revient vingt ans après"

Luis Longhi est l'un des compositeurs en vogue du tango populaire et engagé (à gauche) de la Buenos Aires de ce début de 21ème siècle. Bandonéoniste, il est l'un des deux compères du duo Demoliendo Tangos (Pour démolir le tango). Il est aussi dramaturge et présente en ce moment, les mercredis du mois d'avril, à 21h, son nouveau spectacle parodique sur la scène de Pista Urbana, Chacabuco 874, dans le sud de Monserrat.

Il y joue le rôle, parodique et satyrique, d'un chanteur de tango, Mario Cárdenas, qui aurait eu son heure de gloire dans les années 1970, aurait connu les projecteurs d'un studio de télévision public, dans une émission intitulée Nuevos Valores (1), aurait été applaudi par des milliers de spectateurs pendant le carnaval de 1974 (l'année du retour au pouvoir de Perón), aurait su cette lancée entamé une tournée de plus d'un an dans tout le Nouveau Monde (allusion à Carlos Gardel), en compagnie d'un certain Carlo García (le Maestro Carlos García, l'un des artistes du célèbre documentaire historico-nostalgique Café de los Maestros), puis il aurait connu l'exil en France (pendant la dictature militaire), où il aurait été très ami avec le romancier exilé Julio Cortázar (2) avant de rentrer en Argentine en 1991 (au début de la présidence de si mauvaise mémoire de Carlos Menem), dans l'anonymat. Il est censé tenter son retour aujourd'hui, à Buenos Aires. La communication du spectacle joue à fond la vraisemblance et le ton journalistique, au point qu'elle peut faire croire à un public naïf ou mal informé qu'il s'agit véritablement du retour d'une ancienne vedette...

Avec la même légende sous le sigle, avec une typographie très années 70

Il y a une dizaine d'années, Luis Longhi avait déjà inventé un personnage crédible au CCC Floreal Gorini. Il s'agissait des conférences du professeur Rataplán. Le coordinateur de la Ciudad del Tango du CCC m'en avait montré un enregistrement filmé chez lui. J'en étais morte de rire. Walter Alegre m'avait expliqué alors que certaines personnes venaient au spectacle croyant se rendre à une authentique conférence d'un honorable universitaire et mettaient un temps certain à comprendre qu'il s'agissait d'un pastiche. L'artiste reprend ici la même démarche...

Photo Colo Nachman pour le spectacle
Admirez les mimiques au micro et la dégaine, avec ce dos voûté par l'âge

Sur la scène de Pista Urbana, Mario Cárdenas, prenons-le au mot, chante et joue du bandonéon comme le regretté Rubén Juárez. Il est accompagné au piano par son ami de toujours, le Maestro Victor Simón (oui, celui-là même que vous connaissez grâce aux récitals de Jacqueline Sigaut) !

La Nación a donné la parole à Luis Longhi, qui parle dans son interview comme s'il était l'agent de Mario Cárdenas
Le spectacle dispose de sa page Facebook
On peut également lire la présentation du spectacle sur le site Internet de Pista Urbana, qui dispose elle aussi d'une page Facebook.



(1) Allusion, transparente pour un Argentin, à l'émission culte de ces années-là, Grandes Valores del Tango, qui a couronné Roberto Goyeneche, surnommé El Polaco, et révélé une grande vedette aujourd'hui, Guillermo Fernández, alors qu'il était encore qu'un petit garçon, déguisé en smoking comme un grand.
(2) Cortázar a effectivement été très lié à de nombreux artistes de tango exilés à Paris pendant la dictature et il a écrit pour eux quelques textes de chanson. Il fut ainsi un ami de Susana Rinaldi, chanteuse dont le parcours n'est pas sans rappeler la carrière fictive de notre Mario Cárdenas. Cortázar est un héros de la gauche intellectuelle argentine, un castriste de la grande époque, lorsque le mythe de Fidel ne souffrait encore d'aucune critique dans la gauche sud-américaine.

vendredi 14 avril 2017

Dipi et El Chino présentent leur prochain disque [Disques & Livres]


Les deux musiciens, le guitariste Diego Dipi Kvitko et le chanteur Walter Chino Laborde, présentent ce soir, vendredi 14 avril 2017, à 21h30, leur prochain disque, le quatrième qu'ils sortent ensemble...

Ils se produiront au Teatro La Casona, avenida Corrientes 1975, dans le quartier de Balvanera, hors programmation officielle.

mercredi 12 avril 2017

Long week-end au rythme de Entre-Ríos au Café Vinilo [à l'affiche]


L'Argentine s'apprête à profiter des vacances de Semaine Sainte, les trois jours fériés du vendredi au dimanche. Ce sera le créneau pour une série de trois récitals de l'auteur-compositeur interprète Carlos Aguirre, surnommé El Negro (le brave gars), qui apportera à Buenos Aires la musique du Litoral, en l'occurrence de sa province de Entre-Ríos.

Les trois soirées suivront un programme et même un concept différent :
  • vendredi, une sélection de chansons qu'il a lui-même composées
  • samedi, ce sera un programme à la carte : ce sera au public de choisir les titres qu'il interprètera
  • dimanche : une sélection puisée dans la diversité des musiques du Litoral, qui rassemble trois provinces, Entre Ríos, Corrientes et Misiones. Le récital s'intitule Músicas de Agua (musiques d'eau), en hommage à cette région sillonnée de très nombreux cours d'eau (d'où son nom) et de vastes zones humides, dont la plus célèbre et la plus vaste sans doute est la Laguna Iberá (1), dans la province de Corrientes.

Le pianiste et chanteur vous donne rendez-vous au Café Vinilo, Gorriti 3780, à Palermo, à 21h.
Droit au spectacle : 250 $ ARG (comptez en plus les consommations et à cette heure-ci, il s'agit d'un dîner).

Pour aller plus loin :
lire l'interview de l'artiste sur Página/12
consulter la présentation du spectacle sur le site Internet du Café Vinilo



(1) Cette merveille naturelle est le décor d'un des contes que j'ai adaptés au français dans Contes animaliers d'Argentine, que j'ai publié en juin 2015 aux Editions du Jasmin.

Méga inflation pascale [Actu]

En confiserie et en pâtisserie, les Argentins aiment les décors chargés

En Argentine comme ailleurs dans le monde chrétien, Pâques rime avec festin. En l'occurrence d'automne. Plusieurs musts sur la table familiale : les œufs, poules et autres lapins en chocolat, le poisson, les coquillages et un gâteau brioché, traditionnellement parfumé à l'écorce de citron ou d'orange, cuit en forme de couronne, puis décoré avec des fruits confits sur de la crème pâtissière ou un glaçage (blanc ou chocolat), la rosca de Pascua.

Dans ce domaine, comme dans les autres, les prix flambent. Les associations de consommateurs et les instituts économiques estiment cette flambée des prix à 45 à 56 %, par rapport à l'année dernière, pour les moulages en chocolat, à 35 pour le poisson auquel les Argentins restent très attachés pour les repas du triduum pascal (1), à 50 pour les coquillages et à 33 pour la rosca.



Ce qui est cohérent avec l'inflation générale observée au mois de mars : 2,4% pour ce mois de rentrée.

Cette année, il faut débourser 135 pesos pour une rosca de 500 grammes (elle était aux alentours de 90 l'année dernière) et entre 200 et 225 pour un malheureux œuf de 150 grammes !

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur le panier des fêtes
lire l'article de La Nación sur l'inflation générale
consulter la page que Cocineros Argentinos consacre à la rosca... Cocineros Argentinos ne présente pas toujours les recettes les plus authentiques, car il s'agit avant tout d'un spectacle télévisuel (Televisión Pública), mais c'est un très bon spectacle et les recettes sont bien expliquées (en espagnol et en vidéo).



(1) On appelle triduum pascal les trois derniers jours de la Semaine Sainte, jeudi, vendredi et samedi, qui condensent les mystères de la foi : l'institution de l'eucharistie lors de la sainte Cène le jeudi, la Passion et la Crucifixion du Seigneur le vendredi (avec son traditionnel chemin de croix) et la foi en la Résurrection le samedi, qui débouche depuis la réforme liturgique par la Veillée Pascale dans la nuit. Traditionnellement, les Espagnols étaient exemptés de respecter l'interdiction de la viande pendant le Carême, un privilège accordé par le Pape après la victoire navale de Lépante, au large de Patras, qui avait mis un terme définitif, le 7 octobre 1571, à l'avancée des Turcs dans les territoires chrétiens, cette même bataille dans laquelle Cervantes, dans la flotte espagnole, perdit un bras. Il va sans dire qu'il y eût en Argentine sous l'Ancien Régime des colons espagnols qui s'en tirent à ce privilège et en écartèrent les autres habitants du Nouveau Monde, les Amérindiens, les esclaves, les étrangers qui obtenaient du roi l'autorisation de s'installer dans les Indes occidentales.

Double récital d'Ariel Prat en ce week-end pascal [à l'affiche]



Demain, 13 avril 2017, et samedi prochain, l'auteur-compositeur interprète Ariel Prat, l'un des plus brillants représentants de la murga porteña, sera au Centro Cultural Caras y Caretas, du Groupe Octubre (Página/12), Sarmiento 2037, dans le quartier de Balvanera, pour deux récitals qui mêleront divers genres de musique populaire urbaine.

Les deux spectacles sont parrainés par l'Instituto Patria, qui relève du mouvement politique kirchneriste et rassemble cette partie de l'opposition actuelle au gouvernement tant du pays que de la Ville Autonome de Buenos Aires.

La murga est essentiellement une chanson satyrique de critique sociale et politique qui se déploie surtout pendant le carnaval. Pâques n'est pas vraiment sa saison mais les trois jours du long week-end de Semaine Sainte sont l'occasion rêvée pour tous ceux qui ne quittent pas la ville de Buenos Aires.

La soirée du jeudi sera consacrée à la murga et celle de samedi s'ouvrira à d'autres types de chansons.

Le concert commence à 21h.
Entrée : 250 $ ARG pour un seul spectacle au guichet de la salle et 400 $ pour les deux soirées.

Página/12 a interviewé l'artiste pour cette occasion.

Pour en savoir plus sur lui, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

mardi 4 avril 2017

Retour en dédicace à Arras le 1er mai [ici]

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Le lundi 1er mai 2017, de 10h à 18h, je serai sur le stand des Editions du Jasmin au salon Colères du Présent, qui se tient tous les ans à chaque fête des Travailleurs sous trois chapiteaux, dressés sur la Grand-Place d'Arras.

Je présenterai mes livres sur la culture argentine : la chanson à texte engagée qu'est le tango, l'histoire avec le général San Martín (1778-1850) (1), héros solaire de la guerre d'indépendance et des valeurs démocratiques, et parcours dans tout le pays à travers les contes de tradition paysanne et orale.

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Comme sur tous les salons du livre, j'aurai avec moi le mate argentin, l'infusion au goût puissant qui nous vient du Litoral argentin, dans le nord-est du pays. La boisson tient chaud, ce qui reste encore utile dans la matinée dans la capitale de l'Artois... Dégustation gratuite sur le stand.

De son côté, la manifestation fera sa place à une place d'honneur à une nouvelle cuvée de bière artisanale biologique, brassée localement à Gravelle. L'un n'empêche pas l'autre !

Entrée libre et gratuite.

Pour en savoir plus :
consulter le programme de la manifestation sur son site Internet.
Le programme est d'autant plus militant cette année que le 1er mai tombe cette année entre les deux tours de l'élection présidentielle et que ce vieux département rouge connaît un revirement politique certain, au vu du succès que remporte le Front National dans toute la région, remportée par Xavier Bertrand grâce au front républicain et au retrait de toutes les listes de gauche au second tour des élections il y a deux ans.



(1) Qui plus est, San Martín est un héros des Hauts-de-France puisqu'il est mort à Boulogne-sur-Mer qui s'enorgueillit d'avoir accueilli les derniers mois de pareil personnage !

Hommage aux frères Expósito au CC Torquato Tasso [à l'affiche]


Jeudi 6 avril 2017, le chanteur Negro Falótico donnera un récital en hommage à Homero et Virgilio Expósito (1), le premier poète et le second compositeur, qui donnèrent au répertoire du tango des chef d'œuvre immortels, comme Naranjo en flor (oranger en fleur) qui date de 1944 et qui vous explique le symbole visuel choisi par l'artiste pour ce bandeau diffusé par le Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575.

Negro Falótico est l'une des très belles voix masculines du tango aujourd'hui. Il a toujours montré des choix esthétiques très sûrs. Ce récital devrait être une très belle soirée.

Ouverture des portes à 20h30, pour le dîner. Le spectacle devrait commencer à 22h.



(1) J'ai consacré de nombreuses pages à ce duo fraternel et créateur dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié en mai 2010 aux Editions du Jasmin.

lundi 3 avril 2017

Plan Extinction Zéro pour la faune argentine [Actu]

Le rabbin Sergio Bergman, ministre national de l'environnement et du développement durable, vient d'annoncer le lancement d'un plan de sauvegarde pour les six espèces animales (1) les plus en danger d'extinction en Argentine :
  • le jaguar, déclaré monument national naturel il y a plusieurs années par le Congrès de la Nation, un animal qui a été férocement chassé tant pour la beauté de sa robe que pour sa dangerosité à l'égard des hommes comme du bétail et du gibier ;
  • un petit poisson sans écailles, de la famille des characidea, dont on ne connaît qu'un seul genre, nommé scientifiquement Gymnocharacinus Bergii - il n'a aucun nom en français car il ne vit qu'en Argentine, dans une rivière de la province de Río Negro (on en aurait recensé 1000 spécimens) ;
  • la grenouille pehuenche, à l'habitat lui aussi très réduit, au milieu des Andes australes, pour une population de 500 individus ;
  • le commandeur huppé, un passereau magnifique mais quasiment éteint, avec seds 47 spécimens répertoriés (il appartient à la famille des bruants et s'appelle en Argentine le cardinal jaune) ;
  • l'ouette à tête rouge (les ouettes, oiseaux palmés, ont donné leur nom à la station thermale la plus célèbre et la plus ancienne du Chili, sur le versant occidental des Andes) ;
  • et le splendide daim de la pampa, petit cervidé de 30 à 40 kg à l'âge adulte, un des plus gracieux habitants des plaines orientales de l'Argentine, dont il resterait encore 2000 individus.

Résumé illustré très pédagogue de La Nación
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Le ministre, pressé par la communauté scientifique et les militants de la biodiversité, voudrait rendre effectif un plan conçu sous le mandat de Néstor Kichner, en 2004, dans une Argentine encore sous le coup de la faillite d'Etat de décembre 2001, mais jamais mis en œuvre. Il appelle de ses vœux le travail interministériel, seul capable d'être efficace dans un domaine aussi complexe, à l'heure où l'Argentine fait des économies draconiennes dans le domaine de la recherche scientifique pour rétablir les finances publiques, dont le gouvernement (et une bonne partie de l'opinion publique) dit qu'elles ont fait l'objet d'un véritable gaspillage pendant les douze ans de mandat Kirchner.

L'ébauche de plan annoncé par le ministre est donc le début de bonnes pratiques qu'il va falloir amplifier sur le long terme. Il est probable que la manifestation de soutien à la politique actuelle samedi conforte ces quelques mesures et permettra de les développer, même si, par ailleurs, le ministère de l'Energie et des Ressources minières et celui de l'Agriculture poussent dans des sens totalement incompatibles avec des politiques de sauvegarde et de lutte contre le réchauffement climatique, dont dépend pourtant la préservation de la biodiversité.

En Argentine, les réserves naturelles recouvrent environ 12% du territoire national, soit environ 35 millions d'hectares, répartis sur tout le pays, sur le continent comme dans ses eaux territoriales, dont un peu plus de 4 millions sont des parcs nationaux.

Pour aller plus loin :
consulter la page des parcs nationaux sur le site Internet de l'Instituto Géográfico Nacional qui dépend du ministère de la Défense.


(1) Dans mon recueil de contes, paru aux Editions du Jasmin, en juin 2015, Contes animaliers d'Argentine, j'ai fait le choix de contes qui mettaient en scène plusieurs de ces animaux autochtones protégés.

Semaine Sainte gourmande dans les Andes [Coutumes]

Photo Secrétariat du tourisme de Bariloche

Comme tous les ans, la ville de San Carlos de Bariloche propose pendant les trois derniers jours de la Semaine Sainte et le dimanche de Pâques sa Fiesta del Chocolate.

El Paseo (la promenade) del Chocolate

La ville, nichée au cœur des Andes patagoniennes, est connue dans tout le pays et la région comme la capitale argentine du chocolat. Elle doit cet artisanat aux immigrants germanophones venus s'installer là depuis plus d'un siècle, loin de leurs Alpes natales, qu'elles soient helvétiques ou autrichiennes. L'architecture de la ville s'en ressent d'ailleurs !

Trois arguments pour vanter les atouts santé du chocolat
Il donne bon moral, il aide à restaurer la souplesse des artères
et il améliore les performances de la mémoire
Si avec ça, vous ne bondissez pas dans le premier avion !

Les festivités commenceront dès jeudi 13 avril à 19h avec la confection d'une barre de chocolat géante (avec force noisettes et amandes, semble-t-il) le long de la rue Mitre : les deux tonnes de chocolat artisanal seront solidifiées sur un moule couvrant deux cuadras, soit 200 mètres. Ce sera un record du monde. La barre sera ensuite distribuée en petits morceaux aux festivaliers.
Ces jours saints étant fériés en Argentine, la fête propose des tas d'activités pour les enfants, dont de la sculpture sur chocolat et du maquillage. Au programme également des concerts, dont un pour célébrer les 50 ans de l'ensemble Camerata Bariloche et un soirée de musique religieuse pour le Vendredi Saint, à la cathédrale Notre-Dame de Nahuel Huapi, où la Vierge a reçu un nom mapuche.

Dimanche la ville propose une gigantesque chasse aux œufs.

Toute la programmation des quatre jours saints

Sur son site, la Fiesta del Chocolate offre un album de coloriage et un autre pour se fabriquer de belles et grandes oreilles de lapin, pour aller cacher des œufs au fond du jardin... Amusez-vous bien...

Pour aller plus loin :
lire le communiqué officiel de la ville sur cette nouvelle édition de la Fiesta del Chocolate
consulter la page Facebook de la direction du tourisme municipal
consulter les pages de la fête sur le site du service de presse provincial
télécharger l'album de coloriage et les oreilles de lapin à faire soi-même (très bien fait et très facile, même si vous ne parlez pas un mot d'espagnol)
lire l'article de La Nación sur la manifestation